Trek en mauritanie | FAQ | Plan
Premier jour de marche. Le sol est dur, et le manque de repère nous empêche d'estimer notre avance.
Après un rapide petit-déjeuner, nous entamons notre première journée de marche en longeant le plateau de Zarga. Une vingtaine de km de reg que nous parcourons en 6 heures. Notre guide, Sidi, nous montre les interminables traces laissées par le passage répété de millions de fourmis argentés, puis c'est la découverte étonnante de melons, et de l'Atil, "l'arbre à brosse à dents ".
Pas l'ombre d'une ombre dans cette plaine. Le soleil est bientôt à son zénith, Sidi qui a remarqué notre baisse de rythme, nous propose le côté sombre d'une petite dune pour nous reposer un peu. Tandis que les uns refont leur chèche et que d'autres boivent un peu d'eau, nos chameliers nous dépassent au loin, mirage dans l'air qui tremble.
Un peu plus tard, une tache blanche apparaît à l'horizon. C'est notre tente. Elle a été montée par les chameliers. Au nombre de cinq, ils montent et démontent la Keima, se levant avant nous pour réunir les treize chameaux qui portent les bagages, l'eau la tente et le bois, ils arrivent aussi avant nous et préparent tout pour notre arrivée.
Le choix du bivouac n'est pas chose facile : Il faut des arbres, pour l'ombre, des buissons ou quelques touffes d'herbes pour que les chameaux puissent manger. En général c'est sous un acacia que nous trouvons un peu de fraîcheur, un tapis sur lequel nous allons passer beaucoup de temps et aussi des épines... Des épines très longues qui hérissent les branches d'acacia du Sahara et qui s'enfoncent dans le pied du promeneur imprudent.
Dans l'après-midi, un petit berger et deux biquettes surgissent de derrière une dune. Après une discussion avec les chameliers, il repart en laissant les chèvres.
Suite : Nuit dans le désert
Il n'y a pas une goutte d'eau, comment ces melons ont-ils poussés? Ils sont amers mais font le délice des chameaux.
Les chameliers marchent devant le troupeau et donne le rythme. Les chameaux sont encordés les uns aux autres et le premier du troupeau et attaché par le naseau à la ceinture du chamelier.
Cet acacia n'a pas grand-chose en commun avec ceux d'Europe. Peu de feuilles mais des épines de 5 à 6 centimètres de longs, tellement pointues et solides qu'une a transpercé l'épaisse semelle de mes chaussures de rando pour pénétrer dans mon pied. Aïe!
Aussi bien notre guide que les chameliers mâchent en permanence un peti bout de branche comme on le ferai avec un bâton de réglisse.
C'est en un fait, une branche d'atil, à la fois brosse à dent et dentifrice du désert. Plutôt qu de dire des bêtises, je vous mets ci-dessous, des extraits d'un article scientifique très intéressants : Atil, l’arbre-brosse à dents des populations du Sahara. (D. Labidi, Jesus Garitacelaya. Revue forestière française, 1997, 49 (3), pp.261-264. 10.4267/2042/5620. hal-03443950)
Tout touriste averti qui se promène dans les villes du Sahara rencontre des femmes, des hommes, des filles et des garçons, qui tiennent à la main un bâtonnet de la dimension d’un crayon, avec lequel ils se curent les dents en marchant. En plein désert l’eau reste rare, le dentifrice et la brosse à dents demeurent inexistants. C’est pourquoi les populations autochtones ont toujours utilisé un cure-dents en bois de l’Atil, qui donne une blancheur naturelle aux dents
Le Maerua crassifolia est un arbuste sempervirent de 3-4 m de hauteur, atteignant parfois 8-10 m. Il appartient à la famille des Capparidacées. Le tronc est sinueux avec des branches irrégulières et tourmentées. Son écorce, lisse sur les jeunes pieds, devient écailleuse sur les plus âgés. Adaptées au désert, ses feuilles sont courtement pétiolées et coriaces.
Les rameaux verts sont broutés par les animaux sauvages et domestiques. Mais ils ne sont pas mangés par les chevaux et les ânes. Les fleurs sont recherchées par les chameaux pour leur goût qui est doux. Les fruits sont aussi comestibles.
Les habitants du Sahara mangent tant les fruits que les fleurs. Les feuilles sont très riches en calories et protéines, mais amères : elles doivent être cuisinées pour en améliorer le goût. Elles sont consommées avec le couscous, ou entrent dans la préparation de certaines sauces au Niger. En plus de l’utilisation des rameaux de l’année comme brosse à dents, les feuilles sont employées en médecine populaire contre les maux de ventre.
Le bois est utilisé pour la fabrication de manches, sièges, armes, charrues, outils de cuisine… Il est très apprécié pour sa couleur blanche et sa résistance. Mais les Sahraouis le rejettent comme bois de feu à cause de sa mauvaise odeur.