Le Sahara à perte de vue

Cette technique d'ascension de dune, dite "de l'ascenseur" n'est pas la méthode officielle de l'A.S.G.H.D ( Association Saharienne des Guides de Hautes Dunes).

Nous n'avons plus que 40 litres d'eau. Ce matin, deux jeunes chameliers sont partis en direction d'un puits, au nord de notre route et dont ils reviendront après 12 heures de marche. Ils sont accompagnés de 2 chameaux transportant des bonbonnes.

Les dunes sont notre horizon. Rondes et douces, elles attirent le marcheur. Pour escalader une dune, choisir la partie la moins haute, grimper en courant rapidement et en faisant de grands pas. Puis, longer la crête vers son sommet et là, enivré par un nouvel infini, regarder d'où l'on vient, où l'on va, où l'on n'ira pas et descendre lentement en glissant dans le sable. Pieds nus, on sent chaque grain qui glisse sous la voûte plantaire, masse les chevilles pour finir aux mollets. Les dunes, c'est la mer.

Dune bicolore

La plupart sont orangées, certaines sont jaunes, d'autres blanches et parfois en s'enfonçant, le pied en découvre des multicolores. Un sable ocre , poudreux comme le talc, recouvre des grains plus lourds et blancs.

Plus de dunes multicolores

Les nomades qui étaient partis chercher de l'eau reviennent... Beaucoup trop vite, ils ont certainement fait une partie de l'aller en chevauchant les chameaux. Et leur chef à qui appartient le troupeau n'est pas content. Le soir, après le dîner, ils nous lancent des défis logiques ou mathématiques. Nous rions beaucoup, Sidi traduit et la soirée se déroule ainsi en buvant du thé.

Suite : Encore plus de Sahara

Sur la crête des dunes

Une dune en révèle une autre. On a qu'une envie : aller la voir de plus prés.

Tout savoir sur les dunes sahariennes

Ces montagnes de sable du Sahara ondulent, silencieuses sentinelles d'un monde naturel en perpétuelle mutation. Modelées par les vents, elles peuvent atteindre des hauteurs vertigineuses de 400 mètres.

Chaque année, elles peuvent se déplacer sur plusieurs dizaines de mètres, redessinant sans cesse le visage du désert. Leur architecture naturelle se transforme au gré des vents : ici en forme de croissant, là en étoile majestueuse, ailleurs en longues vagues parallèles s'étirant à perte de vue.

Les populations du désert ont développé un riche vocabulaire pour décrire ces phénomènes naturels. En arabe, l'"Erg" désigne des étendues de sable, tandis que le "Barkhan" évoque plus particulièrement des dunes en forme de croissant. Les Touaregs appellent ces champs de dunes « Idehan », car ils croient qu'ils sont habités par les esprits "Kel Ténéré", les mystérieux habitants du désert.

Ce qui est plus extraordinaire encore, c’est que certaines dunes ont le don du chant. Lorsque le sable glisse sur leurs flancs, elles émettent une mélodie étrange et envoûtante.

Les populations locales attribuent ce phénomène à des causes surnaturelles. Ca ne l'est pas, Stéphane Douady, de l'Institut d'astrophysique de Paris, est le spécialiste du domaine. Il explique lors d'une conférence, comment cette musique est générée, et c'est passionnant: Les dunes qui chantent, un nouveau mode d'émission sonore.

L'ampleur de ces formations est stupéfiante : le Grand Erg Oriental, véritable océan de sable, s'étend sur 190 000 kilomètres carrés, tandis que son cousin occidental couvre 80 000 kilomètres carrés.